LE POINT M
Un spectacle-enquête de Didier Girauldon et Constance Larrieu
Avec
Constance Larrieu, comédienne
Constance Larrieu, comédienne
Quatuor Tana : violon Antoine Maisonhaute et Ivan Lebrun, alto Maxime Desert, violoncelle Jeanne Maisonhaute
Création vidéo Jonathan Michel
Création sonore David Bichindaritz
Lumières Françoise Michel
Costumes Fanny Brouste
Scénographie Antoine Vasseur
Création sonore David Bichindaritz
Lumières Françoise Michel
Costumes Fanny Brouste
Scénographie Antoine Vasseur
Dans notre conversation avec Constance Larrieu et Didier Girauldon, nous avons questionné largement le sujet de la création musicale : de quels influx, de quelles intuitions, de quels désirs intimes canalisés ensuite par l’écriture naissent les œuvres ?
Quelle relation secrète entretiennent les compositeurs à leur musique pour confronter « l’écoute intérieure » au matériau sonore produit par les instruments ou, chose fréquente désormais, l’électronique voire informatique musicale.
Poser ces questions, c’est mener enquête. Constance Larrieu et Didier Girauldon ont ainsi décidé d’interroger une dizaine de compositrices, de générations et d’origines géographiques variées pour les aider à y répondre, pour constituer la base d’un projet théâtral où la musique est centrale : Le Point M, prolongement à un spectacle (La Fonction de l’orgasme, 2015) qui mêlait de manière faussement sérieuse et à demi ludique le théâtre au documentaire et à l’étude.
Nous avons donc décidé d’accompagner leur démarche passionnante. Elle permettra de cerner et d’éclairer la place très originale que tient aujourd’hui la composition musicale – exercice de silence avant la musique – dans une société envahie par le bruit et par des flux sonores permanents.
Le Quatuor Tana est étroitement associé à cette aventure : en tant que dépositaires de la tradition la plus exigeante de la musique de chambre et en tant qu’explorateurs des nouvelles musiques – les « Tana » sont notamment à l’origine d’une lutherie augmentée où l’électronique rejoint intimement l’âme des violons, alto et violoncelle – ses musiciens seront les partenaires de scène et de musique de Constance Larrieu.
Le Point M sera donc un spectacle de théâtre musical qui repense à sa manière la création pour faire découvrir à un large public une intimité passionnante avec le plaisir du son et de la composition.
Antoine Gindt - Janvier 2018
Dans la continuité de notre adaptation de l’ouvrage de psychanalyse La Fonction de l’orgasme (créé à la Comédie de Reims en 2015), nous souhaitons poursuivre notre démarche à la fois théâtrale, documentaire et scientifique et mener une nouvelle fois l’enquête.
Des études récentes dirigées par des chercheurs canadiens ont mis en lumière un orgasme ou « frisson musical », déclenché par une écoute de certains morceaux. Qu’à cela ne tienne, nous nous interrogerons nous aussi sur cette véritable forme de plaisir et nous nous demanderons comment et pourquoi la musique suscite de l’émotion. À partir d’interviews d’une dizaine de compositrices de différentes générations et nationalités, nous souhaitons découvrir ce qui se passe dans leur tête et dans leur corps lorsqu’elles créent. L’intimité de la création musicale relève-telle de processus intellectuels, culturels, sociologiques, physiologiques ou neurologiques spécifiques ?
Dans l’histoire de la musique, les œuvres des compositrices ont, certes, souvent été marginalisées voire ignorées, mais depuis quelques années force est de constater un puissant renouveau dans le paysage de la musique contemporaine qui ne peut désormais plus compter sans les femmes, même si leur présence se heurte encore à de nombreux préjugés.
Ces entretiens ne se voudront absolument pas un examen du féminisme dans la musique mais plutôt une célébration de la diversité et de la qualité de différentes démarches afin de comprendre et de faire connaître un peu mieux les positions de ces compositrices vis-à-vis de leurs créations singulières.
Ce second volet célébrant le plaisir de la composition musicale s’inspirera également d’ouvrages littéraires comme Musicophilia d’Oliver Sacks, Sérénade pour un cerveau musicien de Pierre Lemarquis, ou encore du livre de Jonathan Cott : Conversations avec Stockhausen.
Didier Girauldon et Constance Larrieu