JABBERWOCK - Didier Girauldon & Constance Larrieu
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4.48 PSYCHOSE

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Un opéra contemporain d'après le texte de Sarah Kane
Conception Didier Girauldon, Constance Larrieu et André Serre-Milan
Production Compagnie Jabberwock
Coproduction C.R.E.A.
Composition musicale André Serre-Milan
Traduction Évelyne Pieiller, L’Arche Éditeur
Avec Constance Larrieu, Didier Girauldon
Live electronics André Serre-Milan

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« Ou le silence, ou la violence. » Manque, Sarah Kane

Sarah Kane a écrit 4.48 Psychose pour poursuivre l’expérience délibérée sur « la forme et la langue, le rythme et la musique » déjà entamée avec Manque à un moment où elle n’avait plus aucune foi en l’amour, mais non sans un humour noir glaçant. Elle utilise une langue économe et évocatrice, précise et incisive, rythmique, qui atteint frontalement et sensiblement. C’est un chef-d'œuvre de composition dramatique, à la fois dense et éclatant – et pourtant il laisse dans la bouche un goût amer, un goût de cendre. C'est sans doute sa pièce la plus aboutie. C’est aussi la plus directe, la plus humble. L’objectif n’est pas de peindre un paysage tumultueux de la folie, ceux qui voudraient saisir une opportunité de faire grand bruit de leur détresse, ou de choquer délibérément trouveront en 4.48 Psychose peu de prises. La douleur qui y est exprimée est extrêmement intime, enracinée dans les recoins les plus sombres de l’âme. La violence exprimée est celle de l'autodestruction. Elle prend la forme d'un long oratorio, d'une déclaration d’amour au monde sensible, plutôt que celle d'une exécution sommaire. Quatre heures du matin est apparemment l'heure où l'esprit est dans le creux de la vague. L'heure à laquelle les plus fragiles sont les plus vulnérables aux pensées suicidaires. Dans la pièce, 4h48 est le moment où la mort survient, « quand la santé mentale fait sa visite ».

« C’est la forme qui est le sens, le fond. (…) Un mot sur une page, et le théâtre est là. » Sarah Kane

Nous tentons ici une expérience : lire ce poème visuel et sonore comme le livret d’un opéra de chambre contemporain, et créer pour lui une partition reposant sur le rythme de la parole et sur chaque sonorité de la pièce, en respectant la diversité de ses mouvements musicaux. Nous approfondissons par là même notre recherche sur le théâtre poétique musical et ne montons pas la pièce au sens narratif et bien ficelé du terme. Il s’agit de donner à voir la partition déjà mise en scène dans le texte, de trouver une grammaire visuelle et sonore prolongeant celle de la page, de transmettre ces sensations sur un plateau, de les rendre audibles pour qu’elles traversent à leur tour et à leur manière un public supposé en empruntant des corps, des voix et un espace qui leur serviront de vecteur en temps réel. Nous chercherons aussi en quoi l’étrangeté d’un son peut provoquer une très forte émotion, et à l’acteur et au public, sans jamais avoir à jouer quoi que ce soit. La structure du texte primera. Il faudra être délicats. Et ce sera déjà beaucoup. Et ce sera avec du poids dans les mots, avec du poids dans les corps mais sans rien appuyer ; légèrement.

Constance Larrieu, Didier Girauldon & André Serre-Milan
Photo

Note d’intention sur la musique

Un dispositif réduit à un violon « pendu ». Un épicentre : la comédienne / chanteuse / violoniste. Tout part d'elle et revient à elle. Duo ponctuel avec un comédien (rôle du médecin) qui se transforme progressivement dans la durée en chanteur.

La musique est partout. Et dans 4.48 Psychose particulièrement, à la base même de l'écriture du texte. Il ne s'agit pas d'une musique qui accompagnerait une action ou dramaturgie. Mais d'un texte devenu livret d'un opéra de chambre. Où chaque syllabe et silence sont musique. Où la répartition même du texte dans l'espace de la page éditée se rapporte directement aux temps et espace scéniques.

La langue est structure
La langue est durée
La langue est hauteur
La langue est timbre
La langue est intensité
La langue est espace
...
La langue est musique.

Habiter musicalement et augmenter chacune de ses pensées en voix, rythmes, inflexions, hauteurs, ornementations, respirations, silence – en écrire une interprétation musicale ; augmenter cette appréhension musicale par la présence de l'instrument, le violon, le double de la voix, jusqu'à créer un nouveau timbre fait de leur fusion : deux personnes en une seule ; violon qui fusionne, parfois accompagne, parle en même temps, se mêle au timbre de la voix parlée, chantée, parlée-chantée – qui prend aussi ponctuellement son autonomie – anticipe ou résout ; tension et détente du geste instrumental réalisé ou non, suspensions, silences visuels ;
Une corde tendue prête à casser dont un son merveilleux sortira jusqu'au bout du temps...
… et au-delà

André Serre-Milan
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ÉTAPES DE CRÉATION

 Mai 2015 - Résidence au Fracas, CDN de Montluçon

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